D'Ambre et de Ténèbres : Chapitre 7


Chocs

Chapitre 7 :


J’ouvris les yeux. J’étais toujours au même endroit.
Clouée sur un canapé. 
La peur s’immisça dans mes veines, me glaça le sang. Des bruits me parvenaient depuis la pièce voisine. Du verre brisé. Des cris. On se battait.
Je me mis à me débattre avec mes liens. Rien à faire : plus je bougeais, plus les lianes m’entravaient.

Soudain, la brune fut projetée près de moi.  Elle haletait et transpirait. Puis, un jeune homme entra en trombe dans la pièce. Je le reconnus au premier coup d’œil. Cheveux noir, yeux gris… oui, c’était bien le garçon de l’arrêt de bus.
La femme se releva et bondit sur lui, un couteau à la main. Ils roulèrent au sol. 
Pétrifiée, j’observais les deux individus qui se battaient juste sous mes yeux. Ma ravisseuse réussit à atteindre le garçon à la côte. Il grimaça et la repoussa. Le sang qui coulait de sa blessure me donna un haut-le-cœur que je réprimai de mon mieux.

J’entendis d’abord le craquement et compris avant même que la plante ne jaillisse du carrelage. Mais je fus tout aussi effarée en découvrant la fleur gigantesque que lorsque j’avais vu les lianes. Je n’étais peut être pas une experte en botanique mais je reconnus la repoussante créature à quelque mètres de moi. J’avais étudié ce genre de créatures en sciences. Des fleurs carnivores qui se nourrissaient d’insectes et de petits animaux mais… je doutais que celle-ci se contentât d’insectes. La plante se jeta sur lui. Il roula sur le côté et, profitant de l’élan, se remit debout, le poignard à la main.

La brune se tenait près de moi, concentrée sur son végétal. C’était encore elle qui contrôlait la fleur.
Le type de la station bondit soudain et trancha la tige. Un liquide verdâtre se répandit sur le sol. La femme poussa un cri et se pris la tête dans les mains. Je me figeai.

La jeune homme tira la sorcière par les cheveux et lui enfonça le poignard dans la gorge d’un coup sec. Si froidement. J’entendis quelqu’un  pousser un cri strident. Mais il ne restait plus personne à part moi et le tueur. C’était moi qui venais de crier.

Le tee-shirt de l’homme aux yeux gris était totalement souillé de son propre sang. Sa respiration semblait laborieuse. Il s’effondra en gémissant, la main appuyée sur sa côte. Puis, il releva la tête et croisa mon regard apeuré.

A mon grand désarrois, il se remit sur debout et tituba vers moi, son arme à la main. Je me débattis, sachant cela vain.
-Ne me tue pas, j’ai rien fait ! M’écriai-je.

Il approcha la lame de mon ventre. J’écarquillai les yeux. Les yeux braqués sur moi, le garçon de la station trancha mes liens, à ma grande surprise.
-Si j’avais voulu te tuer, dit-il, je l’aurais fait depuis bien longtemps.

Je me levai.
-Merci.
-Rentre chez toi. Rétorqua-t-il.
-Mais… et toi ? M’inquiétai-je.
-Ne t’occupe pas de moi, grogna-t-il. Contente-toi de faire ce que je te dis !
-Tu es blessé.
-Bon Dieu, fit-il en me poussant vers la sortie. Ce que tu es têtue !

Une fois qu’il m’eut jetée dehors, je me retournai.
-Je ne connais même pas ton nom ! Lui criai-je.
-Rip.

Et il claqua la porte. Rip ? Drôle de nom. Et maintenant… Devais-je appeler la police ? Une ambulance ?

Je secouai la tête, puis, résignée, je pris le chemin du retour. Ce fut le même schéma qu’à l’allée. Taxis, bus, taxis, arrivée.
Lorsque j’arrivai devant la porte d’entrée, il était presque une heure du matin. Doucement, j’ouvris la porte.  Et, bien sûr, Story déboula et me bondit dessus.
-Annabelle ! J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose ! T’as vu l’heure qu’il est ?!
-Je… Répondis-je. Désolée, j’ai eu un contretemps.

Je devais avoir une salle tête car elle demanda :
-Hé. Ça va ? Il t’est arrivé quelque chose ?
-Non, mentis-je. Je suis sortie tard de chez Helen et au retour, il y avait des embouteillages sur la route. Sans compter qu’elle habite à trois heures d’ici. Je suis é-pui-sé.
-D’accord. Finit-elle par lâcher.

Son regard contredisait ses paroles. Ses prunelles me fixaient, l’air de dire : « Je sais que tu mens » et « on en reparlera plus tard ». Je pris une douche, grignotai un pain au fromage et m’enfermai dans ma chambre. Story m’avait regardé faire sans broncher. Je n’avais ni la force, ni l’envie de lui raconter ma journée. Peut être que j’oserais le faire un jour. Peut être.
Ou pas.

Je me dévêtis, enfilai un pyjama et m’affalai sur mon lit. J’étais épuisée et me sentais profondément traumatisée. C’était un cauchemar. J’allais me réveiller. J’aurais tellement voulu pouvoir continuer à m’enfoncer dans le déni.
Au lieu de ça, je me glissai dans mes draps, la tête dans l’oreiller tout en m’efforçant de ne pas songer à cette journée infernale.
Alors que mes yeux commençaient à se fermer, une voix résonna soudain dans ma tête.

« Ténèbres. Retrouve-moi. N’essaies pas d’échapper à ton destin. Je suis Ambre, ta jumelle de sang. »

Je me figeai, les dents claquant. Une minute plus tard, la voix reprit :
« Je te tuerais »

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